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LE GRAND RETOUR
Christian Moriat
Chapitre 1
Le grand retour
Fin du premier chapitre
Pan ! Pan...! Je n'en peux plus. Mon pied me fait
trop souffrir. Rampant, avançant sur les genoux, je suis
noyé au centre de hautes herbes. Je ne vois ni ciel ni terre...
Avec des aboiements qui se précisent de plus en plus. Et
des bruit des détonations de plus en plus proches. Je sens
que c'est la fin. Tant pis, je Je ne me suis pas trompé. La
chance me sourit. Il y a bien un cours d'eau qui traverse la Reprenant ma canne improvisée,
je rassemble toute l'énergie qui me reste, pour gagner la
rive salvatrice... Je suis sauvé. La vitesse du
flot est telle que je n'ai nul besoin de nager. Soulageant ainsi
mon pied meurtri. Le liquide, bien que glacial, ne peut que lui
faire du bien. Enfin, jugeant assez grande la distance
qui me sépare de la horde de mes poursuivants, je choisis
un endroit propice pour aborder le long d'une petite plate-forme
au parterre de graviers. Un endroit plus calme, parce que abrité
du flux. Toutefois, la route vers la France
- pays ô combien adoré - me paraît bien longue.
J'ignore à l'heure actuelle, si je suis près de la
frontière. D'après ce que mes compagnons de misère
m'ont C'est le soleil qui me réveille.
Je suis glacé. Et mon dos est tout endolori. Par contre,
ce qui me réjouit, c'est que mon pied a désenflé. Par bonheur, il ne pleut plus. Par
contre, je suis faible. Très faible. Parce que j'ai C'est alors que derrière un repli de terrain, j'aperçois une ferme à la cheminée fumante. Ce qui me change des ruines par ailleurs croisées. Que ne donnerais-je pas pour un bon feu. Le malheur pour moi, ce sont les chiens. Pourtant, au camp, j'avais réussi, à force de patience, à en apprivoiser un. C'était un berger allemand, qui appartenait au gardien à la pomme, SS particulièrement ignoble. Malgré tout, et j'ignore pourquoi, mais comme son maître, la bête m'avait à la bonne. Il est vrai que j'ai un don inné : celui de savoir parler aux chiens. Réussissant même à lui faire accepter les caresses que je lui prodiguais - en l'absence de son propriétaire naturellement, sinon, bien qu'il fût bienveillant à mon égard, je ne préjugeais pas de ses éventuelles réactions, qui auraient pu m'être préjudiciables. De ces gens-là, il faut rester sur ses gardes. Tant ils sont de caractère versatile, avec un instinct toujours tourné vers le mal. Malgré tout, si la bête aiguisait ses crocs sur les autres détenus, jamais, il ne les a exercés sur moi. Ce qui, pour tout le monde comme pour moi, constituait un véritable mystère ! Prudemment, je me fonds dans un
bosquet, dans l'attente de la nuit prochaine. Si je peux C'est le moment. Personne en vue.
Il est tard. Depuis longtemps, l'obscurité a gagné
la campagne. Et, signe de réchauffement, un voile de brume
commence à monter. Avec d'infinies précautions, je
me risque à sortir du boqueteau. Longe un pré, franchis
deux ou trois clôtures ceintes de barbelés. Gagne un
sentier... Je l'appelle. Il vient à
ma rencontre. C'est un bon vieux corniaud, un chien de troupeau,
qui ne ferait pas de mal à une mouche. Il faut toutefois
faire attention. Usant de la sympathie que j'inspire à la
plupart des clabauds, je m'accroupis, histoire de me mettre à
sa hauteur, et lui parle doucement, pour le rassurer. Celui-ci,
intrigué s'arrête, étonné de me voir
si peu impressionné. Lève une patte interrogative,
preuve de profonde réflexion. "Ami ou ennemi ?"...
C'est ce qu'il a l'air de penser. Puis, après une dernière
hésitation, il décide de davantage s'avancer. J'attends encore un peu. Au cas
où il aurait réveillé les fermiers. Mais aucune
lumière ne filtrant à travers les persiennes, c'est
en sa compagnie, que j'entreprends la visite des lieux. Puis, la paillère ensuite,
où j'ai la chance de découvrir un bleu de travail
à bretelles troué, aux couleurs délavées
par le soleil et un chandail mité, abandonnés par
terre, dans un coin. Après avoir secoué ces frusques,
pour éliminer poussière et toiles d'araignée,
j'en profite pour faire échange de vêtements. Mes pyjamas
à rayures étant par trop voyants. - Was machst du hier, Junge ? ¹ 1. Qu'est-ce que tu fais ici, gamin ? attendre de bon. Je suis en fuite.
Et me suis clandestinement introduit chez lui. Aussi est-il susceptible
de me dénoncer. - Ach so ! Ein junger Deportierter
¹ ! J'obtempère. Le chien se
secoue, puis regrettant d'avoir été dérangé,
à contrecœur nous accompagne. D'un geste, elle m'invite à prendre place autour de la table. Ouvre un placard. M'apporte un bol. Se dirige vers sa cuisinière. S'empare d'une casserole de lait fumant. Remplit le bol en question et y ajoute un liquide noir qui semble être du café, mais qui n'en a point l'odeur. Me prépare des tartines beurrées. M'apporte œufs, lard et saucissons. Et je dévore le tout à belles dents. Pendant que son mari se roule une cigarette. Visiblement, la maîtresse
de maison est satisfaite. Après m'avoir fourni des
vêtements plus appropriés tout en m' informant qu'ils
appartiennent à l'un de leurs petits fils, qui demeure avec
ses parents dans le village voisin, ils me préparent un sac
à dos qu'ils bourrent de provisions et me souhaitent bonne
chance. ___________________________________________________________________________________________________________ 1. Tiens ! Un jeune déporté
! Que de villes et de villages détruits ! Ah, elle est belle l'Allemagne, ce phare du monde, actuellement réduit à un tas de cendres ! Je vois des gens qui fuient. Mais où peuvent-ils bien aller ? Pris en étau qu'ils sont entre des alliés qui les poussent vers l'est et des Russes qui les refoulent vers l'ouest ? C'est l'exode inversé. Celui qu'en France nous avons connu quelques années plus tôt. Que de morts ! Partout. Sur les routes, dans les rues. Ici, des bras et des jambes, qui dépassent des gravats. Là des enfants en pleurs, debout, bras ballants, au pied de parents couchés par terre et gisant dans des mares de sang - je m'abstiens de parler, car s'ils savaient que je suis français, ils n'hésiteraient pas à me faire subir un mauvais sort. Plus loin, des chevaux agonisants.
Puis des chiens affamés dépeçant des cadavres.
Ça sent le fer. Ça sent la poudre. Ça sent
la rouille. Ça pue la charogne. Cadavres d'hommes, de femmes
et C'est la grande débandade.
Aux abris, vite ! C'est ce que je fais moi, le petit Français,
en compagnie de civils étrangers inconnus. Sommés
de s'abriter par ordre de la défense passive allemande -
toujours en prenant garde de ne pas parler. De toute façon,
de la langue du pays, comme précédemment mentionné,
je ne connais que quelques mots; la plupart outranciers, ou à
base de jurons et d'invectives appris au camp, et que je ne peux
ici utiliser. Et ma marche de reprendre. Toujours
à pied. Évitant de traverser les villes bombardées.
Depuis longtemps, les provisions données par les fermiers,
ont été consommées. Aussi dois-je faire des
prouesses pour m'alimenter. Vivant uniquement de rapines dans les
fermes, de quelques légumes dans les champs oubliés
- ce qui reste exceptionnel -, de visites de maisons abandonnées
par des habitants en fuite où subsistent des restes de victuailles,
ou encore de nourritures subtilisées aux malheureuses victimes
qui jonchent les routes, en fouillant leurs sacs et leurs valises.
Il n'est pas rare en effet d'y trouver de quoi s'alimenter. Par bonheur, hier, en traversant un village, je suis tombé sur une épicerie criblée d'impacts de balles et d'éclats d'obus. Derrière une devanture effondrée, dans le fatras des étagères écroulées, parmi morceaux de plâtre et bris de verre, j'ai fait main basse sur nombre de boîtes, de bocaux encore intacts et de conserves - je trouverai bien un moyen de les ouvrir. Puis un savon, pour nettoyer mon linge et une savonnette pour faire ma toilette, car, à part à la ferme où j'ai été si charitablement accueilli, je n'ai guère eu l'occasion de me laver. Tout en regrettant de ne pas pouvoir tout emporter. Heureusement, il y a des sacs ! À l'intérieur, j'y avais introduit autant de victuailles et de choses indispensables à la vie courante, que ceux-ci pouvaient contenir. En sous-estimant bien malgré moi, le poids représenté par l'ensemble. Aussi avais-je été contraint d'en retirer. Malgré tout, ce que je n'ai pas pu prendre n'avait pas été perdu pour tout le monde car, derrière moi, j'avais aperçu plusieurs crève-la-faim en train d'investir la boutique, pour se servir. Même que de loin, je les entendais se disputer. Je poursuis toujours mon chemin.
M'obligeant à effectuer ma quinzaine ou ma vingtaine de kilomètres
quotidienne - au jugé, vu que ne ne les compte pas. Me référant
aux pancartes d'entrées Je marche sur un véritable
tapis de ruines. Sans me rendre compte que, depuis quelque temps,
je viens d'entrer en France. C'est en surprenant une conversation
entre deux villageois que je comprends que je viens de réussir
un pari fou: mon grand retour. - Est-ce qu'il y a des Boches dans
le coin ? Comme ils ont l'air engageant,
je leur raconte qu'il s'agit d'un camp où on brûle
les gens. Et que j'ai profité de l'arrêt d'un train
pour m'évader, parce que mes gardiens fuyaient l'avancée
des Russes. Une nuit. C'est le séjour
que je m'impose. Le couple qui m'accueille a beau tout faire pour
me le rendre agréable. Malheureusement, le lit douillet qu'ils
mettent si généreusement à ma Après un repas copieux,
et muni de moult provisions, c'est d'un bon pas que je reprends
la route, sous le regard contristé de mes hôtes. À SUIVRE
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